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Dossiers de presse 2013
En 2013, la programmation du Festival de Flamenco est une nouvelle fois remarquable. Au coeur de l’hiver, elle annonce une fête belle et réussie pour la plus grande satisfaction desamateurs de cet art majeur venu du sud de l’Espagne. L’âme de Nîmes et le flamenco sont profondément liés. Chaque année, la Cité des Antoninssublime cette alliance, en devenant, l’espace d’une dizaine de jours, la capitale mondiale de cette expression artistique si particulière, souvent rattachée à la tauromachie. Au Théâtre et à l’Odéon, grâce à l’action de l’équipe menée par François Noël, sous l’impulsion de Daniel Jean Valade, Adjoint délégué à la Culture et à la Tauromachie, la Nîmes espagnole sort ses habits de lumière, se donnant ainsi des airs ibériques. En outre, pour la première fois cette année, Paloma, la nouvelle et très futuriste Salle de Musiques actuelles de Nîmes Métropole, va accueillir des spectacles de flamenco. Mais la fête dépasse largement ces cadres officiels et il n’est pas rare d’entendre le son des guitares ou la voix des chanteurs, à l’instar de celle du très nîmois Pepe Linares, dans les différents lieux de vie de la ville de Nîmes, que ce soit un bar ou un restaurant. Parallèlement, la programmation fait la part belle à l’éveil pour les plus jeunes d’entre nous, avec des spectacles proposés dans certaines écoles municipales. Alors, cette année encore, osons le flamenco. C’est à Nîmes et nulle part ailleurs !
Jean-Paul Fournier
Sénateur du Gard
Maire de Nîmes
Président de Nîmes Métropole
Amours d'hiver...
Décidément, janvier, ici, ne sera jamais morne et pour la vingt-troisième fois, le flamenco prend ses quartiers d’hiver à Nîmes, sa ville d’adoption, de coeur et d’émotion. Le festival fait partie intégrante de la saison du Théâtre de Nîmes où se croisent tous les artistes les plus créatifs, les plus expérimentés, les plus novateurs d’un univers flamenco toujours bouillonnant. Ce rendez-vous est chaque fois l’occasion de resserrer des liens déjà anciens, de progresser sur le chemin de la connaissance et d’enraciner cette culture jusqu’à la rendre familière. Nécessaire. Nîmes, plus que jamais, veut cultiver et enrichir sa fibre flamenca et réagir en affirmant sa connivence à tous ces chanteurs, danseurs, guitaristes ou maîtres du rythme venus ici en terre d’élection. Alors, pour cette nouvelle édition, nul autre qu’Antonio Moya, l’enfant du pays devenu pur andalou et pivot d’une dynastie gitane de Basse Andalousie, ne pouvait mieux raconter cette histoire amoureuse. C’est lui qui viendra offrir, entouré de sa tribu intime d’Utrera, le flamenco le plus authentique. Antonio le nîmois, devenu maître de la guitare d’accompagnement, est à lui seul symbole des liens qui relient notre région à l’Andalousie et, pour la première fois, il réunit sur scène tous ses proches pour renouer les fils de son périple entre Rhône et Guadalquivir. A quelques jours d’intervalle, c’est une autre figure du festival, le truculent et populaire danseur-palmero Bobote, qui offrira lui-aussi une soirée de « pure fête ». Nîmes confirme ses choix et cultive ses amitiés. Pour la deuxième année, le compagnonnage avec l’Estrémadure se poursuit et révèle cette fois deux chanteurs inédits en France : la jeune prodige Celia Romero et l’impressionnant Pedro Cintas accompagné du danseur confirmé Jesús Ortega. Cette année encore, le chant reste un cheval de bataille, une ligne de force du festival, avec le retour de la grande Carmen Linares, et la confirmation dans l’intimité précieuse de concerts acoustiques de deux grands espoirs en pleine ascension : José Méndez (avec Antonio Moya) ou Rocío Márquez accompagnée par Alfredo Lagos. Ces concerts acoustiques s’imposent peu à peu comme des moments privilégiés et rares. Côté danse, avis de très beau temps, Eva la Yerbabuena, la Cordouane Olga Pericet, Javier Barón, Marco Flores et Leonor Leal. Et Tomasito, le chanteur-danseur-punky-rocker-rappeurshowman de Jerez, disciple de Diego Carrasco. Bien d’autres artistes seront présents lors de cette nouvelle édition pour nous faire découvrir un flamenco de la générosité, de la transmission et du partage. On y est presque. Vive l’hiver et bon festival !
François Noël
Directeur du Théâtre de Nîmes
Vicente Escudero (1885-1980)
Né à Valladolid, où il débute à l’âge de treize ans, il s’expatrie en 1908 au Portugal, puis à Paris, où il présente, salle Gaveau, son premier récital de danses espagnoles en 1922. Il se produit le plus souvent avec Carmen García, mais aussi avec La Argentina et Pastora Imperio. En 1926, sur la recommandation de Manuel de Falla, il crée à Paris sa version de L’Amour sorcier. Rénovateur du flamenco, opposé aux abus de maniérisme, il est le premier à danser la seguiriya en 1940. Sa réputation internationale se construit lors de tournées en Argentine, aux États-Unis, puis dans toute l’Europe. Figure centrale de la danse espagnole du XXe siècle, il consigne ses pensées dans deux ouvrages essentiels, Mi baile (1947) et Decalogo del baile flamenco (1957). Artiste complet, il est aussi l’auteur de nombreux dessins et peintures. Pour cette nouvelle édition, le Théâtre de Nîmes s’est rapproché de José de la Vega, danseurchorégraphe, mémoire vivante de la collection de peintures et de dessins de Vicente Escudero. L’affiche du festival 2013 reprend une oeuvre de ce dernier, artiste-peintre exceptionnel !
Vicente Escudero
Danse - à partir de 3 ans
La fabuleuse histoire de MamZelle FlamenKa - Chely « La Torito »
Du 7 au 17 janvier 2013 - Séances scolaires (écoles maternelles) suivies d'ateliers
Chorégraphie et danse Chely "La Torito"
MamZelle FlamenKa, conte de fée. Le spectacle pour tout petits imaginé et dansé par
la nîmoise Chely « La Torito » est une initiation émouvante et magique.
"Tout à coup, des voix puissantes s'élèvent dans le ciel de Nîmes et invitent le petit rat de l'opéra
dans leur monde merveilleux. Eblouie et sous le charme, telle la chrysalide qui devient papillon, la petite danseuse classique se transforme peu à peu en une étoile du ciel andalou et devient MamZelle
FlamenKa, fée du flamenco"... Céline Rouvière, alias Chely « La Torito », danseuse de fougue et de générosité, a trouvé d’instinct une manière originale de transmettre sa flamme aux plus jeunes. Elle s’est souvenue de son propre parcours, de ses émotions, de son émerveillement et a simplement ressenti le besoin de faire partager sa passion heureuse. Le petit rat de l’opéra nourri dès l’enfance aux envolées de Pavarotti a vécu comme un choc la découverte du flamenco lors d’une fête à Nîmes et la petite danseuse s’est peu à peu métamorphosée. Elle a troqué son tutu pour une robe à volants, a laissé les pointes pour les zapateados et a glissé des voix d’opéra vers le cante de Camarón ou de Lole Montoya. Chely « La Torito » est devenue une vraie danseuse flamenca, professionnelle reconnue jusqu’en Espagne, partout remarquée pour son énergie, sa sensualité, sa joie de vivre et ce spectacle pour enfants est une émouvante autobiographie. Elle dit simplement : « Ma démarche est artistique et personnelle et l’idée de créer un spectacle pour les tout petits autour de cet art du partage qu’est le flamenco s’est imposée à moi ». Déjà présente lors du dernier festival, MamZelle FlamenKa est une héroïne enjouée, une fée généreuse plus que jamais décidée à semer partout la graine qui a éclairé sa vie.
Danse - à partir de 6 ans - Création
Flamenco en el recreo - Leonor Leal
Mercredi 9 janvier 2013 à 18h30 – Théâtre de Nîmes
Séances scolaires lundi 7 et mardi 8 janvier
Chant Javier Rivera
Guitare Rafael Rodriguez
Flamenco au goût d'enfance. La danseuse Leonor Leal crée pour Nîmes Flamenco en el recreo, un parcours ludique et vivifiant aux sources du flamenco.
Mieux qu'une cour de récré un peu nostalgique où le flamenco ne serait qu'un album de photos jaunies. Flamenco en el recreo est un spectacle de la transmission et du partage. Le flamenco fait partie de la vie, depuis toujours et c'est à travers lui que ressurgit l'insouciance ou la gaieté des cours de récréation, de l'enfance. Flamenco en el recreo est une allégorie des souvenirs tendres et heureux, un retour au jeu des origines, là où les premières palmas révélaient déjà un désir de liberté
Pour mener cette exploration ludique et endiablée au fil des bulerias, tangos, alegrias, fandangos ou sevillanas, Leonor Leal Chamorro est un guide survolté, une danseuse aux anges. Née en 1980 à Jerez de la Frontera, d'abord formée à la danse classique, elle s'est ouverte au flamenco avec les meilleurs maîtres andalous, de José Galván à Manolo Marín, de Mercedes Ruiz à Andrés Peña. Après ses débuts avec Antonio El Pipa, elle intègre en 2003 la compagnie Andrés Marín puis court le monde avec le Ballet Flamenco d'Andalousie dirigé par Cristina Hoyos. Début d'une longue série heureuse, marquée entre autres par Féminin Pluriel (compagnie Angeles Gabaldón), Serenata Andaluza où elle danse pour la grande pianiste japonaise Mie Matsumara ou Leoleolé, son premier spectacle solo qui triomphe en 2008. En parallèle, elle multiplie les "masters" dans plusieurs pays, devient professeur dans l'académie de danse d'Andrés Marín. Danseuse au style rayonnant, cheveu court et sensualité à la Liza Minnelli, Leonor Leal se définit comme une "rêveuse inquiète", toujours en quête de nouveaux paysages. A Nîmes, elle veut pour les plus jeunes célébrer un flamenco d'espoir et de jeu. Le flamenco de la joie de vivre. A ses côtés, le remarquable Javier Rivera, fils d'El Pichichi, chanteur qu'on avait entendu à Nîmes en 2009 lors de la soirée historique de la famille Galván et le jeune danseur Antonio Molino "El Choro".
Concert acoustique
José Méndez et Antonio Moya
Vendredi 11 janvier 2013 à 18h - Institut Emmanuel d'Alzon
Flamencos d’intégrité... José Méndez est un chanteur exigeant et lucide, aujourd'hui en plénitude. Le type même d'artiste pour lesquels Antonio Moya sait se surpasser.
José Peña Méndez, gitan de Jerez, petit-fils d'El Pili et neveu de l'immense Paquera dont la statue est désormais l'icône de la Plazuela, au coeur du quartier San Miguel, n'est pas simple héritier et porteparole d'un flamenco profond et exigeant. Né en 1966, déjà vieux routier des circuits professionnels en Espagne et à l'étranger, longtemps aux côtés des grands noms du baile (Mario Maya, Matilde Corral, Farruco, Cristina Hoyos) et accompagné par les meilleurs guitaristes (Parilla de Jerez, le regretté Moraíto Chico, Ramon Trujillo), il a signé un seul disque à son nom avec le marseillais Juan Carmona ("Entre dos barrios"). Capable de maîtriser tous les styles et d'exprimer tout l'éventail des "cantes serios", les chants graves voire sombres, il refuse tout compromis, toute facilité, convaincu que le "cante" dont il a hérité implique don de soi et honnêteté sans faille. Chanteur d'expérience et de sincérité, José Méndez passionne aujourd'hui les puristes et impose avec force sa maturité et son authenticité. Pour ce concert acoustique à l’Institut Emmanuel d'Alzon, là où avec Inés Bacán il avait bouleversé le public l'an dernier, le "toque" du nîmois d'Utrera Antonio Moya sera au diapason. Antonio Moya, accompagnateur intuitif, sensible, puissant, dialogue d'instinct avec ceux qui recherchent inlassablement l'épure, l'essence, la vérité sans fard du cante. José Méndez est bien de cette famille là. Leur mano a mano est déjà une promesse.
Danse
Cuando yo era... - Eva Yerbabuena
Vendredi 11 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Danse Eva Yerbabuena
Corps de ballet Mercedes de Córdoba, Eduardo Guerrero, Fernando Jiménez
Guitare Paco Jarana, Manuel de la Luz
Chant Pepe de Pura, Jeromo Segura, Moi de Morón
Percussion Raúl Domínguez
…
Renaissance… Elle est atypique, imprévisible, inclassable et son nouveau spectacle, Cuando yo era…, est un orage flamboyant. Eva Yerbabuena est de retour.
Née à Francfort en 1970 et fille d'émigrés éloignés du flamenco, Eva Maria Garrido n'avait que quelques jours quand sa famille est revenue s'installer en Andalousie. Dès son enfance à Grenade, elle côtoie les grands danseurs : El Canastero, Mariquilla ou l’immense Mario Maya. Elle suit des cours d’art dramatique, de chorégraphie (à Cuba), voyage, multiplie les rencontres, les initiations, impose vite sa présence, sa personnalité. La Yerbabuena ne ressemble qu’à elle-même, à la fois tragique et lumineuse, et trace sa route d’instinct, aux côtés des stars (Manolete, El Guito), fait un détour par le septième art puis crée sa propre compagnie à la fin des années quatre vingt-dix. Aux quatre coins du monde, jusqu’à l’opéra de Sydney, elle enchaîne les triomphes avec A cal y canto, A cuatro voces, Lluvia , créations où, chaque fois, elle se remet en cause, se renouvelle, se met en danger. Son nouveau spectacle, Cuando yo era…, repousse encore un peu les limites de sa danse. Sur fond de guerre civile et de refus de l’oubli. En hommage à sa grand-mère Rosario dont le père arrêté par les franquistes n'est jamais revenu, ou encore au poète Garcia Lorca dont elle est une admiratrice éperdue, Eva Yerbabuena a jeté aux orties toute coquetterie, séduction ou virtuosité pour exprimer au plus près la douleur pure, les heures noires, la révolte contre l'amnésie qui nous guette. Telle la glaise du potier qu’elle essaie de lisser sous nos yeux, notre existence elle-aussi est modelée au gré des vérités, des mensonges ou des silences. La Yerbabuena est en colère et la superbe mise en scène de Juan Ruesga Navarro, ou la guitare envoûtante de Paco Jarana, son époux et complice artistique, soulignent avec éclat sa danse en forme de cri. Elle a encore franchi un cap. Sa dernière tempête est une renaissance.
Musique - Création
Al compás de su gente - Familia de la buena - Antonio Moya
Samedi 12 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Guitare Antonio Moya
Chant Mari Peña
Accompagnés par les membres de leur famille :
Chant Chacho Manuel de la Buena, José de la Buena, José Chico, Jesús de la Frasquita,
Guitare Ñoño Santiago
Palmas Joaquina Navas
Artistes invités :
Danse Carmen Ledesma
Chant Cristo Cortès, Paco Santiago, José de la Negreta, Pepe Linares
Antonio Moya et sa tribu intime. Né à Nîmes, il est désormais Antonio d'Utrera, guitariste renommé et porte-parole respecté d'une dynastie du flamenco gitan. Pour la première fois, il réunit sur scène ses proches de l'une et l'autre rive...
Fils d’émigrés andalous né à Nîmes, acteur dès son adolescence de l’implantation du flamenco dans sa ville natale, Antonio Moya est reparti vivre il y a plus de vingt ans sur la terre de ses parents pour s’y imposer comme l’un des grands guitaristes accompagnateurs de sa génération. Le flamenco, il l’a découvert seul, très jeune. Très tôt, il rêve d’un périple andalou, afin de se perfectionner et surtout vivre intensément sa passion. Il fait le grand saut à vingt ans pour un voyage initiatique, d’abord à Séville, puis à Utrera, fief historique du flamenco de Basse Andalousie. Amoureux du chant, dont il possède aujourd’hui une connaissance encyclopédique, il finit par convaincre les puristes les plus sourcilleux. Sa rencontre avec l’immense guitariste Pedro Bacán, marque un tournant décisif dans sa vie et sa carrière. Adopté comme un fils par le maestro de Lebrija, Antonio Moya devient en quelques années l’un des grands accompagnateurs de ce temps, se lie avec les soeurs Bernarda et Fernanda de Utrera ou avec Inès Bacán, et poursuit depuis sa route au sommet, avec exigence et profondeur. Marié à la chanteuse Mari Peña, héritière d’une des dynasties flamencas d’Utrera, il s’est définitivement converti aux charmes de la Marisma proche de l’embouchure du Guadalquivir. Il est désormais Andalou, guide inspiré et lucide du « mundillo » flamenco, artiste des deux rives revenu chez lui, à la source. Pour cette soirée unique, il a réuni toute cette famille élargie, très proche, avec laquelle il vit, respire, parle flamenco jour après jour. Flamenco de l'intimité et de la convivialité. D'abord, il y a Mari, son épouse, sa complice et mère de ses deux enfants, chanteuse plus épanouie, plus énergique que jamais. Au centre, El Chacho Manuel de la Buena, 90 ans, grand oncle de Mari, patriarche respecté de la tribu. Au chant, toujours, José de la Buena, José el Chico et le bouillant Jesús de la Frasquita, frère de Mari... Pour le cercle des amis très proches, toujours présents lors des fêtes et célébrations, Enrique El Extremeño et son fils guitariste El Ñoño, disciple surdoué d'Antonio, et Carmen Ledesma, danseuse bouleversante. Côté français, Antonio a convié ses amis d'enfance avec lesquels il avait fait ses premiers pas. Pepe Linares, son père spirituel, Cristo Cortès, Paco Santiago et José de la Negreta. Antonio Moya, ce soir, est maître de cérémonie et invite Nîmes à partager de l’intérieur un flamenco sensible, festif et familial. Soirée précieuse, rare...
Extremadura, Territorio flamenco
Reflets dorés d'Estrémadure. Pour la deuxième année consécutive, l'Estrémadure, terre flamenca méconnue, s'invite à Nîmes. Celia Romero et Pedro Cintas au cante ou le danseur Jesús Ortega sont des ambassadeurs de luxe.
Musique
1ère et 2ème partie
Dimanche 13 janvier 2013 à 18h30 – Théâtre
Avec la collaboration del Gobierno de Extremadura - Consejería de Educación y Cultura.
Production Gestion Iberica de Eventos.
1ère partie - Celia Romero
Chant Celia Romero
Guitare Francis Pinto
Palmas et compás Pilar Garcia et Félix Romero
Celia Romero est peut-être le diamant dont rêvait depuis longtemps l'Estrémadure. Elle a fait en 2011 une entrée fracassante dans le monde du cante en remportant à la surprise générale la "lampara minera" du prestigieux concours de La Unión. Fille du guitariste de Badajoz Felix de Herrera, Celia découvre le chant dès l'âge de 7 ans, vite intégrée au groupe "Juncal, sabor extremeño" dirigé par son père et où son frère, Felixín, se rode aux percussions. A peine adolescente, elle fait ses premières armes seule dans des festivals où elle côtoie quelques stars du circuit, comme Mayté Martin, José Galán, Miguel de Tena. A 12 ans, elle reçoit une bourse pour suivre les cours de la fondation Heeren à Séville. Et elle n'a que 15 ans quand elle s'inscrit à l'école du grand chanteur Miguel de Tena. Surdouée, prodige très précoce, Celia enchaîne depuis un an récitals, festivals aux quatre coins de la péninsule et Nîmes est son premier port hors d'Espagne.
Chant - Danse
2ème partie - Pedro Cintas et Jesús Ortega
Chant Pedro Cintas
Guitare Juan Manuel Moreno, Juan Vargas
Palmas et compás Abel Arana et Roberto Jaén
Avec la participation spéciale de
Danse Jesús Ortega
Chant Paulo Molina
Pedro Cintas, né en 1976 à La Albuera, est, lui, un chanteur autodidacte qui n'a découvert son premier tablao qu'à l'âge de 22 ans, presque par hasard. Fils et petits-fils de gitans, flamencos totalement amateurs, Pedro n'imaginait pas vivre un jour de cet art spontané transmis depuis l'enfance. Mais il est viscéralement, définitivement "cantaor". Il écume depuis des années d'innombrables concours (nombreux prix dont prix Mairena en 2010), écoute en boucle les "grands ancêtres" (Niña de los Peines, Pavón, Mairena), peaufine son répertoire classique, approfondit et enrichit les styles de "sa terre" (jaleos ou tangos extremeños). Sans perdre de vue les chants de vérité et les chants de peine, seguiriya en tête, où il exprime toute sa sensibilité, Pedro Cintas est bien l'un de ces grands interprètes modestes qui a gravi seul la longue route du cante. Pour sa première apparition à Nîmes, il a invité le remarquable danseur Jesús Ortega, un des piliers de la prestigieuse compagnie de Cristina Hoyos. Né à Badajoz en 1979, exilé à Séville dès l'âge de 18 ans pour suivre l'enseignement de José Galván puis de Manolo Marín, il a parcouru depuis le monde entier. Capable désormais d'accompagner et de conseiller les plus jeunes, Jesús Ortega s'investit dans sa région d'origine pour promouvoir la danse et susciter des vocations.
Danse
Rosa Metal Ceniza - Olga Pericet
Mardi 15 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Avec
Danse Olga Pericet
Danse collaboration spéciale Jesús Fernández, Jesús Carames
Guitare Antonia Jiménez, Javier Patino
Chant Miguel Ortega, Lavi, José Angel Carmona
Palmas Jesús Fernández
Collaboration spéciale en chorégraphie Marco Flores
José Ángel Carmona : prix du chant d’accompagnement pour Rosa, Metal y Ceniza Biennale Séville 2012
Le grand bouquet d'Olga. Avec Rosa, Metal, Ceniza (Rose, Métal, Cendre), la danseuse de Cordoue Olga Pericet expose en beauté toutes les facettes de son talent.
Olga Pericet est longtemps restée cataloguée, malgré elle, danseuse de l'élégance fragile, de la virtuosité précieuse. Fondatrice en 2005 d'une compagnie de danse avec Manuel Liñan, elle n'aime guère se mettre en avant, encore moins jouer les monstres sacrés, convaincue que toute création, tout spectacle, reste d'abord une aventure collective. Diplômée de danse espagnole et de flamenco, capable de s'exprimer dans tous les styles (classiques, contemporains ou flamencos), Olga la touche-à-tout a plusieurs cordes à son arc. Elève de maîtres aussi différents que Matilde Coral, Manolo Marín ou José Granero, artiste invitée par de nombreuses compagnies (de Rafaela Carrasco à Jose Luis Montón), désignée révélation du festival de Jerez en 2010 où elle était l'invitée de Belén Maya, Olga a décidé de franchir un nouveau cap. Et de brouiller cette image trop lisse à son goût. La rose est symbole de féminité, le métal signe de force et d'énergie, la cendre évoque les héritages du passé. Trois éléments. Trois concepts. Trois visions de la danse et de la vie. L'occasion pour Olga d'affirmer sans détour, et sans fausse pudeur, tout ce qui a influencé année après année son parcours personnel. Ecole du bolero, danse classique espagnole, courants contemporains et flamenco, bien sûr, se conjuguent, se répondent et se stimulent en douceur, sans jamais perdre de vue ce passé qui, seul, peut éclairer l'évolution en cours. Entre la romance à Cordoue d'Albeniz, la milonga, les cantiñas, les tarantas, seguiriyas et bulerias, il n'y a pas télescopage ou conflit, pas l'ombre d'une rivalité, d'une dissonance. Les danses d'Olga s'écoulent comme un même fleuve où seuls les paysages et les rêves se transforment.
Musique
Ensayo Flamenco 2012 - Carmen Linares
Mercredi 16 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Artiste invitée Belén Maya
Avec
Piano Pablo Suarez
Danse Belén Maya
Guitares Salvador Gutiérrez, Eduardo Pacheco
Percussion Antonio Coronel
La poésie de Carmen Linares. Elle a connu tous les honneurs, tous les succès et a d'ores et déjà marqué l'histoire. L'immense chanteuse signe son retour à Nîmes avec un passionnant hommage aux poètes qui ont éclairé sa vie. Cantique en majesté...
Elle est bien la "cantaora", la grande voix féminine de ce temps, celle qui a su imposer tout en douceur son style, sa personnalité, son élégance. Née à Linares, formée à Madrid dès les années soixante dans le circuit des tablaos mythiques de l'époque, accompagnée très tôt par Juan Habichuela, remarquée par les compagnies de danse de Carmen Mora ou Paco Romero, elle croise et côtoie toutes les figures de l'époque. Elle est l'une d'elles, très vite respectée, et s'ouvre aussi aux autres musiques (classique, jazz), se passionne pour la poésie. Au fil des ans, elle impose sa maîtrise absolue des rythmes, sa sensibilité et aussi cette forme de sérénité qui touche les publics les moins avertis. Avec elle, le flamenco semble couler de source et elle ose toutes les expériences avec succès. Elle interprète l'Amour Sorcier de Manuel de Falla jusqu'en Australie, triomphe aux USA avec le New-York Philarmonic Orchestra, revisite les textes de Lorca... Avec Ensayo flamenco 2012, Carmen Linares offre un hommage éblouissant à tous ces poètes qui ont éclairé et nourri sa vie de cantaora. Le flamenco, sublimé par le texte, porté par le piano de Pablo Suarez, les guitares de Salvador Gutiérrez et Eduardo Pacheco ou les percussions d'Antonio Coronel, prend ici des accents universels et symphoniques où la voix de Carmen Linares s'élève haut. Et pour gravir encore quelques marches, la "cantaora" a invité la danseuse Belén Maya, elle aussi toujours en quête de territoires neufs. La fille de Mario Maya née à New-York, formée au classique, au jazz ou aux courants les plus modernes, est, au sens propre, un oiseau rare. Riche de ses ouvertures, sa danse de légèreté, tout en douceur, peut basculer d'un coup vers de surprenantes métamorphoses. Sur Asesinado por el cielo de Lorca et In Pace de Jose Angel Valente, Belén Maya prolongera en complice l'offrande poétique de Carmen Linares.
Retrouvez Carmen Linares dans l’émission Couleurs du Monde
de Françoise Degeorges le 16 janvier à 22h30 sur France Musique.
France Musique à Nîmes sur 94.4 et 93.2 et sur francemusique.fr
Danse
Barón - Compañía Javier Barón
Jeudi 17 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Avec
Danse Javier Barón
Chant José Valencia
Guitare Juan Campallo
Percussion José Carrasco
Barón, la danse pure. Triomphateur à Nîmes en 2010, il revient par la grande porte avec sa nouvelle création, anthologie épurée de son immense palette de danseur.
L'enfant d'Alcalá de Guadaíra, tout près de Séville, démarre une carrière en trombe dans le sillage des compagnies de Luisillo, Rafael de Cordova ou Rafael Aguilar, avant d'intégrer dès 1981 le prestigieux
Ballet national d'Espagne. Parcours récompensé par de nombreux prix, dont le fameux "Giraldillo del baile" en 1988, la plus haute récompense de la Biennale de Séville, et le prix national de danse en 2008. Il est déjà l'un des grands danseurs de son temps, remarqué pour son élégance rare, et il collabore avec les plus grands artistes, dont Carmen Linares ou Gerardo Nuñez. Mais c'est surtout à partir de 1997, l'année où il fonde sa compagnie, qu’il impose peu à peu sa griffe, cette manière bien à lui, inimitable, d'être, avec raffinement, un superbe danseur classique ancré dans la modernité. Javier Barón est une sorte de cristal incassable, capable d'enchaîner douceur et tempête, pudeur et exaltation. Tout chez lui est nuance, élégance, émotion, virtuosité toujours contrôlée. Les spectacles s'enchaînent, se superposent, se complètent et triomphent partout : Solo por arte (1998), Dime (2002), Dos voces para un baile (2006), Meridiana (2007), Vaivenes (2010), qui fut l'un des sommets du XX° anniversaire du festival de Nîmes... Sans fausse pudeur, Barón, son dernier spectacle, a pour seule ambition de résumer tout ce qu'il a patiemment tissé au fil du temps et cette anthologie intime est un évènement. Pas de détails superflus, pas de messages ésotériques, pas le moindre signe de théâtralité. Sensibilité, précision, élégance, voilà son seul credo de danseur flamenco bien de ce temps, d'un classicisme définitivement intemporel. Pour que tout soit plus clair, plus profond encore et parce que la danse seule ne se suffit pas à elle-même, il s'appuie sur la percussion de José Carrasco, la guitare de Juan Campallo et sur le cante éblouissant de José Valencia, vieux compagnon de route avec lequel il partage la même vision du flamenco et de la vie.
Musique - Danse
De Triana a las Tres Mil - Boboterías
Vendredi 18 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Avec
Chant Herminia Borja, Mari Vizarraga, El Vareta, Guillermo Manzano
Guitare Ramón Amador, Paco Iglesias
Percussion José Carrasco
Danse et compás Bobote, Eléctrico, Torombo, Pepe Torres
La fête de Bobote, artiste gitan d'anthologie. De Triana a las Tres Mil, Boboterias, c'est le flamenco festif et convivial, celui qui s'est épanoui et résiste dans les fiefs gitans de Séville. C'est le flamenco cher à Bobote, danseur et palmero d'exception, à l'origine de ce spectacle très enlevé.
Triana, le quartier sévillan proche du Guadalquivir, haut-lieu de la "gitaneria" andalouse, a marqué l'histoire du flamenco d'un parfum sans égal et suscite encore bien des nostalgies. Depuis plus de trente ans, les gitans ont été peu à peu exilés vers les banlieues, notamment dans cette cité des "tres
mil viviendas" (3000 appartements), devenue symbole de déclin ou de précarité mais aussi foyer de résistance d'un flamenco trianero toujours en vie. Et José Jimenez "Bobote" pourrait incarner à lui-seul cette saga urbaine des gitans de ce temps. Fils d'un marchand de chevaux, né et élevé à Triana, aujourd'hui installé à Las Tres Mil, Bobote le danseur surdoué est devenu au fil des ans l'un des grands palmeros du circuit professionnel et une de ses figures emblématiques. Avec son sens inné de la fête, sa voix de fumeur de havane et cette manière d'être et de vivre le flamenco à fleur de peau, Bobote est bien l'héritier d'une culture toujours enracinée, où le petit peuple des gitans de Séville se reconnaît encore aujourd'hui. Avec lui, pas de théorie, pas de discours superflu. Le flamenco, c'est tous les jours, depuis toujours, un don inné, transmis, aussi simple et lumineux qu'un ciel d'avril sur la Maestranza. Comme il a «le rythme dans le corps» et un sacré charisme, il continue à être réclamé par les plus grands chanteurs (Poveda, Arcangel) ou les plus grands danseurs (La Susi, Manuela Carrasco, Israel Galván), et se perd depuis longtemps dans l’inventaire des pays qu’il a un jour visités. Artiste indémodable, il est un personnage chaleureux et cette fête qu'il a imaginée avec son ami guitariste Eugenio Iglesias est bien l'hommage qu'il méritait. Pour lui, pour nous, il a choisi ses proches, ses compères ou complices, ceux avec qui il se sent bien, ceux qui comme lui vivent d'abord le flamenco pour le partager et le transmettre. Sans compter. Bobote aime d'abord que ça vibre, que ça bouge, que ça résonne longtemps après. Tous ces compagnons autour de lui sont à son image, des frères de vie, de fête, d'émotion. Cette soirée est un rendez-vous très particulier. Un hommage 3000 fois mérité...
Musique
Théâtre de Nîmes et Paloma présentent
En estado puro – Tomasito
Vendredi 18 janvier 2013 à 22h30 - Paloma - Club - Debout
Avec
Chant et danse Tomasito
Guitare flamenca Francisco José Vidal Rodriguez
Guitare électrique Jose Atero Martin
Batterie Gaspar Fernandez Lazaro
Basse Jesus Hidalgo Camacho
Spectacle en co-accueil avec Paloma, Scènes de musiques actuelles, Nîmes métropole.
Tomasito vent debout. Tomasito En estado puro, Tomasito à l'état pur, ça veut dire un flamenco d'une autre planète, une pile électrique branchée sur tous les courants musicaux, un show décapant et burlesque. Unique ! Tomás Moreno Romero, Tomasito pour tous, aurait pu être un de ces jeunes chanteurs et danseurs portés par la vague des années quatre-vingt, sagement intégrés dans les circuits officiels. Très jeune, il a d’ailleurs fait un bout de route avec Lola Flores et suivi le guitariste Paco Peña aux quatre coins du monde. Mais il s’est vite lassé. Energique, drôle, vif, fou de toutes musiques, il s’est peu à peu inventé un monde bien à lui, vaguement déjanté, et se moque des conventions. Il peut composer un tango rap, une bulería funky, une solea punk, délirer sur des chants sacrés, des jingles de pub, raconter avec talent les choses de la vie, sans jamais perdre le cap. Quand il se décide à danser, c’est pire encore : indescriptible, quelque chose à voir avec l'ouragan. Décoiffant, donc, mais attention. Cet enfant de Jerez, ouvert aux vents du monde, n’a rien oublié, rien renié de ses racines. Flamenco du troisième millénaire, oui, mais flamenco « jondo » malgré tout, jusqu’au bout des ongles.
Concert acoustique
Rocío Márquez et Alfredo Lagos
Samedi 19 janvier 2013 à 17h - Paloma – Club - Assis
Chant Rocío Márquez
Guitare Alfredo Lagos
Rocío Márquez-Alfredo Lagos, duo de cristal. La très élégante Rocío Márquez, étoile montante du cante, croise avec bonheur la route d'Alfredo Lagos, le guitariste le plus raffiné de sa génération.
Elle est belle, paraît plus jeune que ses 27 ans et s'est posée dans le paysage flamenco en douceur, sans tapage, juste portée par son étonnante fraîcheur. On l'avait crue fragile, trop émotive, presque timide mais c'était une illusion. Sous ses airs de princesse, elle cache une ténacité sans faille et le désir avoué d'inscrire son nom en lettres d'or dans l'histoire du cante au féminin. Installée à Séville dès l'âge de 15 ans pour faire ses armes, elle intègre la fondation Cristina Heeren auprès de maîtres tels que Paco Taranto ou José de la Tomasa. Diplômée d'un master de musicologie à l'université de Séville, désormais enseignante et conférencière, la petite fée de Huelva, sans effort apparent, poursuit sa route vers les sommets. En 2008, elle explose au célèbre concours de La Unión où elle rafle quatre premiers prix et la distinction suprême, la "lampara minera". Seul Miguel Poveda avait réussi un tel triomphe. C'est d'abord l'exceptionnelle pureté de son timbre et l'intensité de son jeu qui soulèvent l'enthousiasme. Plutôt réservée et très simple dans la vie, elle se métamorphose sur scène en chanteuse vibrante, proche de la transe. Depuis quatre ans, elle enchaîne récitals, festivals, partout en Espagne et en Europe, et s'est même distinguée il y a peu comme citoyenne engagée en venant soutenir les mineurs des Asturies en grève. Son premier disque sorti en juillet dernier (avec Alfredo Lagos à la guitare) dit sobrement l'essentiel de son cante : "Claridad", clarté... Alfredo Lagos, guitariste de Jerez au jeu si subtil et nuancé, entre arabesque et dentelle, ne pouvait rêver meilleure complice pour exprimer en douceur toute son énergie et sa délicatesse. Habitué de Nîmes, il avait marqué en beauté le festival 2009 où il avait enchaîné trois soirs de suite un récital solo, l'accompagnement du regretté Terremoto Hijo et soutenu haut la main la fête d'anthologie de la famille Galván. Capable de s'adapter à tous les styles, aussi à l'aise avec le chant qu'avec le baile, il a su imposer avec éclat l'authenticité dépouillée de son jeu. Formé dans le creuset de Jerez, accompagnateur des meilleurs danseurs et chanteurs, compositeur prolifique et raffiné, il est bien l’un des interprètes les plus originaux de sa génération. Virtuose, il l’est depuis longtemps. Mais il l’est à sa main, tout en finesse et sensibilité. Alfredo Lagos, déroutant de légèreté et plus créatif que jamais, semble avoir trouvé en Rocío Márquez une alter ego au féminin, une complice d'élégance et de sensibilité. Leur dialogue en acoustique, en partie construit sur leur disque Claridad a déjà le son du cristal...
Danse
De Flamencas - Marco Flores
Samedi 19 janvier 2013 à 20h – Théâtre de Nîmes
Collaboration spéciale Olga Pericet
Avec
Danse Marco Flores
Chant Mercedes Cortés, Inma Rivero
Guitare Antonia Jiménez, Bettina Flater
Corps de ballet Guadalupe Torres, Vanesa Vento, Lidón Patiño
Palmas Ana Romero
L'ode aux femmes de Marco Flores. De Flamencas, première création solo de l'explosif danseur Marco Flores, est un défi : des guitaristes aux chanteuses, seulement des femmes, et lui, comme elles, vêtu de noir...
Marco Flores, 31 ans, originaire d’Arcos de la Frontera, n’a pas flâné en chemin. D’abord autodidacte, le jeune danseur file tôt à Séville (cours de Javier Latorre, Antonio Canales), rallie Madrid, au sein de grandes compagnies (Sara Baras, Rafaela Carrasco), puis fonde sa propre troupe en 2003, ESS3 Movimiento, avec Manuel Liñan et Daniel Doña. Suivront des tournées mondiales (dont le festival de Londres 2006 comme soliste ou New-York avec Manuel Liñan et Olga Pericet). En 2007, il remporte le prix du meilleur danseur du mythique concours de Cordoue, laissé vacant depuis des années. Et le hasard n’y est pas pour grand chose. Flores, c’est la tradition et la fougue mêlées, le geste ancien et la furia, capable de soulever son public sur un martinete totalement dépouillé puis de l’emporter dans un typhon por bulerias… Pour sa première grande création en solitaire, Marco Flores a voulu rendre hommage à toutes ces femmes qui sont pour lui l'incarnation sensible et vivante du flamenco. Qui sont le flamenco tout court. Oui, rien que des femmes, danseuses, guitaristes, chanteuses et même les palmeras pour soutenir, cajoler, brusquer, galvaniser la danse tour à tour pudique, retenue puis électrique de l'homme seul. Il s'incline et leur offre tout ce qu'elles attendent de sa danse tour à tour enflammée, inquiète, attendrie. Au cante, il y a la maîtrise imposante de Mercedes Cortés et l'émotion à vif d'Imma Rivero ; au baile, Guadalupe Torres, Vanessa Vento et Lidon Patiño sont les complices d'un corps de ballet lumineux ; à la guitare, Antonia Jiménez la gaditane signe aussi les musiques du spectacle et la norvégienne Bettina Flater est une étoile venue du nord ; enfin, aux palmas, Ana Romero. Huit femmes et un danseur. Tous vêtus de noir. Flamencos.
Danse
Pilares - Ana Pérez
Samedi 19 janvier 2013 à 22h30 - Odéon - Assis
Avec
Danse Ana Pérez
Chant Pepe de Pura, Juan Jose Amador hijo
Guitare Manuel Gomez, Pepe Fernandez
Percussions Ramon Porrina
L'étoile montante de Marseille. Sa mère Maria lui a transmis le virus près du Vieux Port et Ana s'est révélée à Séville. En quelques mois, elle a imposé son style, sa présence, sa danse racée.
Ana, aujourd'hui 22 ans, est née danseuse avec cette petite lumière en plus qui, encore enfant, impressionnait déjà ses proches. Venue à Marseille pour une master-class, la sévillane Pilar Ortega, devenue depuis sa "maestra", repère tout de suite cette adolescente passionnée. Ana a un don, une flamme rare, elle le devine, et c'est elle qui l'incite à venir à Séville. Voyage initiatique et fondateur. Ana a juste 17 ans, elle reste disciple de Pilar Ortega mais suit aussi l'enseignement d'Eva la Yerbabuena, Andrés Peña, Mercedes Ruiz, croise sous le charme la nouvelle star Rocío Molina et brûle les étapes. Très vite, elle n'est plus la petite française mais Ana Pérez, espoir du flamenco tout court. Elle se lie avec les jeunes artistes les plus inventifs, tels Carlos Carbonell ou Noisés Navarro, qui parlent d'elle comme "un phénomène". Elle danse dans les meilleurs tablaos de Séville (Museo del Baile Flamenco, El Arenal), elle est demi-finaliste en 2010 du concours "Jovenes Flamencos" puis finaliste du concours Carmen Amaya de Barcelone. Elle est aussi remarquée par Cristina Hoyos qui l'engage dans sa célèbre compagnie pour le spectacle Poema del cante jondo (sa première consécration), fait sensation en 2011 au festival de Mont-de-Marsan et crée l'an dernier son premier spectacle, De palo santo (en palissandre), en duo avec le danseur Carlos Carbonell, qui triomphe en Avignon. Nîmes, pour elle, est une étape importante, un nouveau défi où elle choisit de présenter Pilares, sa nouvelle création, évocation des trois piliers sur lesquels elle construit son parcours : le flamenco légué par sa mère, la danse contemporaine exprimée par son père et cette "énergie sauvage" qui l'habite, en partie liée à ses racines métissées (Espagne, Cap Vert, Antilles). Pour marquer avec éclat cette clôture du festival 2013, la jeune étoile marseillaise a fait les choses en grand et convié un groupe à faire pâlir les monstres sacrés : au cante, Pepe de Pura, voix attitrée de la Yerbabuena et Juan José Amador hijo, chanteur historique de la grande famille sévillane ; à la guitare deux complices de la région marseillaise, Manuel Gomez et Pepe Fernandez, et enfin Ramón Porrina considéré comme un «révolutionnaire» de la percussion flamenca.
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Festival Flamenco de Nîmes
du lundi 7 au samedi 19 janvier 2013
Au Théâtre de Nîmes, à l’Odéon et à travers la ville…