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Articles et reportages 2020
Les trois pointes d'un tricorne
De la rencontre du flamenco, de la danse espagnole et des ballets russes surgirent de nouveaux concepts menant à la danse stylisée, une oeuvre avant-gardiste pour son époque, qui fut lancée depuis l'Alhambra Théâtre de Londres le 22 juillet 1919, composée par Manuel de Falla, produite par Serge de Diaghilev et dirigée par Lonide Massine avec des costumes pensés par Pablo Picasso et l'orchestre dirigée par Ernest Ansermet. Le Tricorne, ballet en un acte inspiré de l'oeuvre de Pedro de Alarcón.
Estévez et Paños, ici se positionnent de façon volontaire dans le « making of » et nous font revivre, en se basant sur un très important travail de recherche d'archives et de visionnage de documents graphiques de l'époque qu'ils ont développé lors de la conférence à l'Odéon, le lendemain. Nous avons donc assisté à un spectacle pensé, chorégraphié et réalisé de façon exquise par un corps de ballet synchronisé et excellent couvrant aussi bien les registres du flamenco, comme celui de la danse espagnole ou encore contemporaine, c'est d'ailleurs une marque de fabrique de cette compagnie, nous regrettons quelque peu le manque de danse de Estévez, représentant ici l'imprésario et se cantonnant donc plus à un rôle d'acteur. Nous avons pu apprécier le travail parfaitement exécuté de Paños et de Sélles, ce dernier superbe et flamboyant dans le rôle de Felix el loco. Nous avons apprécié ces pas de deux chorégraphiés, cette occupation de l'espace, ces danses recrées sur les bases originelles proto-flamencas. Ce qui nous a paru long c'est la partie peut-être trop insistante de la fin, presque 20 à 30 minutes interminables. Le sujet est certes intéressant, relatant l'exclusion et la façon de maltraiter Felix, le laissant finalement dériver vers la démence et sa perte, marquée par l'obsession du métronome et le temps que celui-ci en une métaphore dépose dans l'espace-temps comme un microcosme ou sorte de laboratoire entrant dans la modernité impulsive et inexorable de l'esprit humain. Tout change, tout se relate, de son passage le temps, comme un chapeau que l'on enlève et transforme en fonction des modes marque son chef et ses oeuvres. Seuls restent les souvenirs collectifs, entourés de mythes et de légendes sur lesquelles s'appuieront d'ailleurs des bases contemporaines et essaieront de recréer le miroir futur de bases considérées comme solides.
Jota, farruca, alegrías, sueños, metas y decadencias
Felix Fernández García
Un loco con sombrero de tres picos de alegrías cortas
Un minuto y medio
Respira, respira
Como los bailes de la Macarrona...
M. Morillas
Galerie photos : Festival Flamenco de Nîmes, Estevez/Paños y Compañia cliquez ici
Dossier de presse Festival Flamenco de Nîmes 2020 cliquez ici
Estévez/Paños y Compañía
El Sombrero
10 janvier
Théâtre Bernadette Lafont