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Articles et reportages 2015
Le 17 novembre passé, Alfredo Tejada Heredia, cantaor originaire de Málaga, mais “qui s’est fait” à Grenade, donnait rendez-vous à l’afición au Teatro Alhambra pour la présentation de son disque “DIRECTO”. Et c’est un théâtre bondé qui l’a reçu. Quelques bémols au niveau de la sonorisation sont à déplorer tout au long du spectacle, ce que nous relèverons ici une seule fois pour que cela soit dit. Dommage, mais c’est ainsi et ce sont les aléas du direct. La soirée commence par une minute de silence, en respect aux victimes des attentats de Paris après les quelques mots de circonstance du directeur du théâtre. Ce que nous trouvions tous normal et qui prend une dimension symbolique dans notre ville de Grenade.
Revenons au récital de presque deux heures offerts par un Alfredo Tejada Heredia accompagné à la guitare par Patrocinio Hijo, et en artistes invités La Lupi et Curro de María. Palmas et percussion, ainsi que pataitas au fin de fiesta furent à la charge de Cheyenne, El Moreno et José Cortés El Indio, bien inspirés et heureux d’être là au vu de ce que nous avons observé tout au long du récital. Mais jouer à la maison, presque en famille, n’est pas toujours chose facile. Prendre ce que l’on a étudié, les bases rigides du cante et les références multiples que nous pourrions décrire tout au long de l’article allant de Juan Breva à Chacón ou passer en revue les différents styles de fandangos et autres abandolaos. Non, ici nous allons insister sur une chose, celle dont ce cantaor nous a le plus transmis. C’est sa façon personnelle d’interpréter, de faire siens tous ses cumuls, de se les approprier et de se mettre à nu, d’aller au combat avec le jondo. D’y apporter son grain de sel, qui résulte être une mine. Certes on peut aimer ou pas sa voix, cela rentre dans le domaine du personnel et c’est compréhensible, mais le travail est là et la faena bien faite. Pour ce qui est du contenu en soi par rapport aux palos nous relèverons qu’il a commencé par malagueñas, suivi de tientos, Soleares, seguirillas, fandangos, alégrias et bulerías pour être succints et tout cela avec des détails et des petits clins d’oeils tout au long. La Lupi et Curro de María sont venus y mettre de leur art, alégrias, cantiñas et nul besoin de décrire le style personnel de La Lupi, un régal pour plus d’un assistant, et que dire de Curro et de Patrocinio Hijo… Ce fut une belle soirée, de celles qui font que le flamenco vive... Pour ceux qui croient en cet art et qui aiment lo jondo, Alfredo Tejada Heredia et de ces cantaores là, et nous pouvons que vous inviter à écouter son disque, ou encore mieux, allez le voir s’il passe près de chez vous.
M. Morillas
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Alfredo Tejada Heredia
Présentation de son CD Directo
17 novembre
Teatro Alhambra
Granada