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Articles et reportages 2013
Soirée différente, rencontre improbable, cela se passe sur la scène du Café Cantante, mais à la fois dans les dimensions supérieures de deux âmes profondément flamencas. Les discours esthétiques sont différents, les approches aussi, mais la finalité est quelque part entre leurs répertoires respectifs et c’est une création, la première, de ce 25ème Festival International Arte Flamenco. Deux pianos, imposants et deux monstruos para una « charla », une discussion. Le dialogue s’engage, ils se répondent, se coupent, se mêlent, s’entendent, soutiennent leur langage, rythment le débat, une voix s’élève, Canastera… canastera… Diego expose, Dorantes soutien et emmènent plus loin, gratte le ventre de son noir instrument qui gémit, l’on croit entendre la leyenda. Le rythme, s’accélère, compás de tangos, passe une seguiryia, pas forcément dans l’ordre que je vous le dit, mais c’est le cœur qui parle. Fandangos con sabor minero. Orobroy, palmas dans le public, un piano parle sous la pression des doigts savant du maestro, l’autre s’en accommode, acquiesce et relance… ils jouent, ils nous montrent que même si nous sommes là, eux aussi, le bruit de la pluie que nous entendons tomber, lorsque je ferme les yeux, rajoute une dimension créatrice et mystérieuse aux délices qui nous assaillent. Que gusto, quelle complexité, je me trouve ici à écrire et cela me coûte. Cela me coûte parce que je crois que je n’ai pas encore fini de réaliser… Parce que, humblement, je ne sais pas et j’ai peur que mes mots ne sachent retraduire ce que mon cœur à compris. On parle de duende, on parle de musique, on parle de création immédiate, de discours esthétique, de beaucoup de choses en définitive, trop peut-être pour traduire ce moment privilégié que deux flamencos et maestros sont venus partager avec nous.
Il me vient à l’esprit cette chanson, paroles de Charles Aznavour…
Flamenca, ô flamenco
Tu es l'incendie qui ravage
Tous sentiments sur ton passage
Des soleils couchants aux aurores.
Flamenca, ô flamenco
Tu parles aux âmes solitaires
De ciel, d'enfer, de vie, de mort.
Tu es comme un dieu qu'on vénère
Et qui nous met le diable au corps.
Flamenco
Et dont on redemande encore.
M. Morillas
Galerie photos : Arte Flamenco Mont-de-Marsan 2013 Diego Amador et Dorantes cliquez ici
Dossier de presse Arte Flamenco Mont-de-Marsan 2013 cliquez ici
Diego Amador et Dorantes
Dos almas
3 juiillet
Café Cantante