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Articles & reportages 2010
Miguel Poveda
Sin Frontera
20 janvier 2010, Théâtre de Nîmes
On est partis pour une soirée mythique, une affiche et une scène mythique. Ce soir on fait place à plus de tradition. On s'en va d'un monde contemporain vers un monde plus terrien, plus proche des racines. C'est une autre vision, celle des pupilles, mais aussi celle des tripes.
Une horloge sans aiguilles, pas de frontière ? Sí, celle de la vie professionnelle et celle de l'intimité, d'une juerga, de un colmao. Côté cour, côté jardin… Il y a bientôt plus qu'une seule pour finalement trasnochar aux rythmes des visites… José Valencia, encore lui qui vient casser l'amour et celle de Diego Carraso, le diable… qui vient piquer avec ses alfileres coloraos…
C'est à golpes qu'ils ont commencé, por bulería, Luis El Zambo, magistral, son entourage l'encourage, Joaquin Grilo retient sa danse qui se laisse apercevoir dans les mouvements saccadés de son corps et les palmas de Carlos Grilo et Luis Cantarote font monter l'esprit voyeur et à compás d'un public conquit. Taranto professionnel accompagné par Chicuelo, Miguel Poveda est là de l'autre côté de la Frontera. On retraverse à golpes de soléa por bulerías, Joaquin se lève, Moraito part et c'est sur sa guitare que s'exécute en maître le danseur. On retraverse la Frontera por Malagueña, balade dans la serranía avant de passer à Palos por Jabera, impressionnante maîtrise et fabuleux tour de cante flamenco… eso es arte Miguel ! Puis tombent les frontières, rencontre saludos aqui estamos ya en Jerez bajo las estrellas. Cantes à palo seco, abrazos y borrachera, que borrachera, a mi Luisito Zambo…por la calle Nueva… Tientos tangos avec brio et maestria, bailo por burleria ay que borrachera, visitas y baile y otra vez por la Plazuela. Exhibitionsisme et voyeurisme, côté public et côté scène, je sais plus… Y a pas le temps c'est trop intense, c'est exceptionnel, Moraito que toque Dios mío ! Llega Jerez por siguiriyas, quel bonheur cet alternance de voix ! Alégrias por burlerias del maestro Grilo… désarticulant !!! Sí, sí, réagira le public vous verrez ! Ronda de bulerías puis bientôt pointe le jour avec ses premières lueurs de l'aube blanche et pure teintée de bleu… deux hommes en ombres sont là, le compás est lent, pour ne rien bousculé, les voix se mêlent dans un air de soléa, elles s'entrelacent puis se superposent… Sin Frontera !
Ya es la hora de marcharse…
J.M. Izquierdo
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