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Articles et reportages 2008

Interview d’Antonio Perujo

Directeur du Festival International de Flamenco de Genève

du 27 octobre au 2 novembre 2008

Dans à peine quelques jours, va avoir lieu le lancement du 5ème Festival International de Flamenco de Genève. Nous avons la chance qu'Antonio Perujo, le directeur de ce festival important, nous accorde quelques minutes de son temps précieux pour que nous puissions vous les faire partager.

Flamenco-Events (F-E) : Antonio, tout d'abord, merci de ce petit moment. La première question que j'aimerais poser est plutôt sous forme de constatation. Que de travail et surtout d'imprévus dans la gestion logistique et technique d'un festival ! Non ?

Antonio Perujo (A.P.) : Merci pour l'intérêt que vous portez au Festival :

Le travail… on ne compte plus les heures de travail et surtout on essaie de s'armer contre les imprévus. Je dis bien on essaie, car un imprévu reste un imprévu. Pas évident de gérer tout ce petit monde. L'année passée j'avais une tâche… cette année je dois tout superviser et c'est pas évident.

F-E : Ce festival, ne se veut pas seulement axé sur le flamenco en tant que musique, mais bien plus comme un art global, incluant aussi la peinture, la gastronomie… Parle-moi un peu de cela, comment s'est porté le choix sur le peintre de cette année… Est-ce une rencontre fortuite ?

A.P. : il nous fallait une nouveauté cette année. Nous avons toujours présenté des photographes, Joss Rodriguez, Mario del Curto et Pascal Bernheim. Une 5ème édition c'est un nouveau palier. Déjà l'affiche. Une nature morte représentant un objet symbolique du flamenco. Pour l'artiste de cette année, c'est assez marrant. C'est là qu'on peut se dire que le flamenco est partout. Nous avons rencontré Ruben lors de nos sorties du samedi soir :… il nous a montré son travail et on a aimé. Je suis sûr que le public va apprécier son travail.

F-E : Effectivement, je saisis l'occasion pour rappeler que le flamenco est bien un ART complet se déclinant sous toutes ces facettes, danse, chant, musique, poésie, littérature, peinture, photo et même jusque dans la gastronomie !

F-E : Raconte un peu la programmation de cette année, comment s'est produite la sélection ?

A.P. : La programmation de cette année a été un travail très éprouvant. Mon père avait déjà sélectionné quelques compagnies. J'ai donc repris les contacts qu'il avait faits. Négocier les contrats… les artistes de flamenco sont de plus en plus exigeants… J'ai dû annuler notre show qui devait ouvrir la 5ème édition. Ce n'était pas possible d'être sur scène et à la direction. Le travail est trop lourd. J'ai aussi dû remplacer la Cie d'Antonio el Pipa pour des raisons d'infrastructure. Le Théâtre de l'Alhambra est certes magnifique, mais il est encore trop petit pour accueillir une compagnie de cette envergure. Les entrées auraient été trop chères. J'espère qu'après les transformations nous pourrons enfin faire appel à de grandes compagnies.

F-E : Quelle tête d'affiche ? Quel coup de cœur ?

A.P. : Cette année il n'y a pas vraiment de tête d'affiche. Mais une grande qualité artistique. Toutes les compagnies sont excellentes. Coup de cœur pour la Cie Luisa Palicio que j'ai découverte lors de la 2ème édition de la Biennal de Flamenco de Málaga.

F-E : Et dont le spectacle présenté à la Biennale de Sevilla a été reçu avec une excellente critique cette année. Je comprends bien là le coup de cœur du danseur !

F-E : Au vu de ce que nous avons discuté, pas de spectacle sous ta compagnie cette année ?

A.P. : Comme je te le disais, c'était impossible. Nous avions prévu de présenter " Flamenco, en compañia " C'est un show que nous avons présenté au Parc de la Grange cet été. Un spectacle magnifique avec une nouvelle composition musicale.

F-E : Pour nous tous, il y aura dans l'Alhambra de Genève, une personne importante qui sera là, bien qu'invisible, il va regarder vivre cette semaine pour laquelle il s'est battu année après année. C'est Paco ton papa et notre ami disparu. Nous avons une pensée émue et indissociable pour ce petit homme toujours actif, toujours d'attaque pour faire évoluer cet Art.  Raconte-nous comment est conçue la programmation du dernier jour, à savoir dimanche…

A.P. : Dès lundi matin, à l'ouverture du théâtre, je sais que mon père sera là ! Pour dimanche c'est un spectacle informel. Une réunion d'artistes flamencos qui se retrouvent sur scène pour fêter la 5ème édition, mais surtout pour se souvenir de Francisco Perujo. L'homme qui aura fait énormément pour la diffusion du flamenco en Suisse. Je dois encore me concerter avec les artistes pour les détails. Mais j'en suis sûr, c'est un grand moment de bonheur qui nous attend.

F-E : J'en suis sûr aussi et profite d'ailleurs de redire que les billets pour ce spectacle sont en vente uniquement auprès des académies de danse Antonio et Sylvia Perujo ainsi qu'au stand information dans le hall de l'Alhambra dès le début du festival. Ceci dans le but de les rendre le plus accessible possible à toutes les bourses.

F-E : Qui sera présent pour cet hommage, veux-tu donner quelques indices, dans quel état d'esprit se monte cette rencontre ou plutôt cette réunion ?

A.P. : Il y aura à la danse : Michèle Gagnaux, Alicia Lopez, ma sœur et moi-même. Pour le chant : Manolo  Carmona El Huelebien et Rafael de Huelva. Pour la guitare : Etienne Mayerat, Alfredo Palacios et Ismael Heredia.  Ainsi que la Cie Al-Andalus. Ce ne sera pas un spectacle triste, mais un show très vivant avec plein de bonheur !

F-E : Veux-tu passer un message personnel ?

A.P. : Lors des précédentes éditions, nous avons toujours fait une programmation avec un thème ou un message… cette année… je pense que le message c'est de vivre pleinement chaque secondes de la vie.

F-E : Quels projets pour l'avenir ? Un nouveau spectacle en vue ? Des dates à communiquer, un descriptif ?

A.P. : Il y aura au printemps une petite tournée qui s'organise. La prochaine édition du festival en octobre 2009 et… enfin je retrouve le courage nécessaire pour me remettre à écrire. J'ai un grand spectacle en prévision ainsi que deux projets plus petits qui me tiennent à cœur.

F-E : Nous sommes contents de ces nouvelles et nous réjouissons de pouvoir suivre leur évolution. N'hésite pas à nous tenir informés que nous puissions les partager avec le public. Ce serait avec grand plaisir Antonio.

F-E : En quelques mots, bilan du chemin parcouru pour le festival et son avenir ?

A.P. : Beaucoup de travail… beaucoup de prises de têtes… beaucoup de nuits blanches…. Mais tout cela s'oublie quand je vois le théâtre vibrer au son du flamenco. Ou quand je vois l'enthousiasme des bénévoles… et surtout quand je verrais le public quitter le théâtre satisfait de la soirée.

F-E : C'est tout ce que nous te souhaitons, car nous savons bien que ce n'est pas une mince affaire que de gérer un festival. Le travail ne se résume pas qu'à la petite semaine finalement visible. Tout le travail en amont est la clé su succès avant que ne s'allument les feux de la rampe.

Merci beaucoup Antonio pour ces instants de partage et plein succès pour cette 5ème édition dont les billets sont en vente à la fnac ou directement auprès du Théâtre de l'Alhambra jusqu'au jour de la représentation.

J.M. Izquierdo

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